Jean-Jacques Chavagnat

- Psychiatre adulte, enfant et adolescent, pôle Hospitalo Universitaire de Psychiatrie Adulte du CH Laborit, Poitiers
- Attaché d’enseignement à la Faculté de Médecine de Poitiers
- Responsable de la CUMP renforcée de la Vienne et de la consultation de psychotraumatologie, coordinateur Poitou-Charentes
- Président fondateur de la Fédération nationale Trauma Suicide Liaison Urgence
La CUMP : historique, intérêt et lien avec l’éducation nationale

La Cellule d’Urgence Médico Psychologique ne peut être décrite qu’en lien avec le psychotraumatisme, c’est à dire le traumatisme psychique.

Les blessés psychiques existent, qu’ils soient blessés physiques ou non, probablement depuis que l’être humain existe. Mais, cet état n’a été décrit qu’au XIX siècle.

Le caractère traumatique de l’évènement dépend de la violence, de la soudaineté, mais aussi de l’état psychique de celui qui le subit. Il convient de parler plutôt « d’évènement  potentiellement traumatogène ».

Sur le plan historique, les premières descriptions remontent à l’Antiquité. Tout au long des siècles, des médecins ont décrit des états cliniques en lien avec des faits de guerre.
Mais, c’est en 1888, qu’Herman OPPENHEIM décrit la névrose traumatique après les premiers accidents de chemin de fer.

C’est la multiplication des attentats en France depuis 1982 qui a fait prendre conscience aux décideurs politiques de l’importance de créer une structure spécifique. Louis CROCQ, psychiatre militaire, a été la cheville ouvrière de cette création en 1997.

L’intérêt d’une prise en charge de l’urgence médico-psychologique sur tout le territoire est, avant tout :
- la rapidité du déploiement,
- en lien direct avec les SAMU et, en coordination avec les pompiers, la police, la gendarmerie, les associations de sauveteurs et les associations de victimes,
- grâce à un groupe de volontaires formés au psychotraumatisme (médecins, psychologues, infirmiers, assistants médico administratifs…)
- groupe pouvant se déployer près de chez eux, mais aussi sur l’ensemble du territoire français, voire à l’étranger, lorsqu’il s’y trouvent des ressortissants français.

Les liens avec l’Éducation Nationale sont naturels, car au sein de cette institution, il peut, malheureusement, se passer des évènements potentiellement traumatogènes.

Le fonctionnement a, pour base, la complémentarité. Celle-ci va s’exprimer :
- par la mise en place d’échanges réguliers entre la CUMP et l’Education Nationale,
- par la possibilité de formations à la prise en charge des personnes potentiellement psychotraumatisées (enfants et adultes)

BIBLIOGRAPHIE

1 – Patrick CLERVOY : « Traumatismes et blessures psychiques » Paris. Lavoisier Médecine. 2016
 

2 – Louis CROCQ : « Traumatismes psychiques : prise en charge psychologique des victimes ». Paris. Masson. 2007
 

3 – Carole DAMIANI et François LEBIGOT : « Les mots du trauma : vocabulaire de psychotraumatologie ». Ed. Philippe Duval. 2011.
 

4 – Stéphane GUAY et André MARCHAND : « Les troubles liés aux évènements traumatiques ». Presses de l’Université de Montréal. 2006.
 

5 – Louis JEHEL et Gérard LOPEZ : « Psychotraumatologie : évaluation, clinique, traitement ». Paris. Dunod. 2006.
 

6 – Marianne KEDIA et Aurore SABOURAUD SEGUIN : « Laide mémoire de psychotraumatologie ». Paris. Dunod. 2013.
 

7 – François LEBIGOT : « Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge ». Paris. Dunod. 2011 (2ème édition).
 

8 – Cyril TARQUINIO et Sébastien MONTEL : « Les psychotraumatismes ». Paris. Dunod. 2014.
 

9 – Guillaume VAIVA et coll. : « Psychotraumatismes : prise en charge et traitement ». Paris. Masson. 2005 (Rapport de thérapeutique au Congrès de Psychiatrie et de Neurologie de Langue Française).

Vidéo conférence : Présentation et bilan des CUMP Poitou-Charentes 2018